Maurice Fombeure

 

Né le 23 septembre 1906 à Jardres au hameau de "La Rue", il décéda à Paris le 1er janvier 1981. Inhumé à Bonneuil-Matour on peut y lire sur sa tombe cette épitaphe tiré d'un de ses écrits :

« Il portait sur sa lourde épaule
Sa destinée comme un oiseau
Maintenant il dort sous les saules
En écoutant le bruit des eaux.
»

Il fit ses études au collège de Châtellerault, à l’École Normale, à la Faculté de Lettres de Poitiers et à l'École Normale de Saint Cloud. Il fut, par la suite, professeur de lettres dans des lycées parisiens (entre autre au lycée Lavoisier).

Ses premiers poèmes parurent en revue en 1925 dans "La ligne de cœur" de Julien Lanoë.

En 1930, il publia son premier roman intitulé "Silence sur le toit".

Récompensé en 1958 par le Grand Prix de poésie de la Ville de Paris, puis en 1980 il reçut le  Grand Prix de poésie de l’Académie Française.

Son œuvre (liste non exhaustive) :

- Silences sur le toit (Éditions Saint-Michel, 1930)
- La rivière aux oies
(La Fenêtre ouverte, Issy-les-Moulineaux 1932
- Soldat (Gallimard, 1935)
- Images de la nuit
(Sagesse, 1935)
- Les moulins de la parole
(La Hune, 1936)
- Bruits de la terre
(Debresse, 1937)
- Maléfices des fontaines
(Feuillets de l'Îlot, 1939)
- A pas de souris
(Carnets de l'oiseau-mouche, 1939)
- Chansons du sommeil léger
(Debresse, 1941)
- D'amour et d'aventure
(Debresse, 1942)
- Greniers des saisons
(Seghers, 1942)
- Chansons de la grande hune
(Les Amis de Rochefort, 1942)
- À dos d'oiseau
(Gallimard, 1942. Réédité en 1971)
- Manille coinchée
Nouvelles (La Fenêtre Ouverte, 1943)
- Arentelles (Gallimard, 1943)
- Aux créneaux de la pluie
(Gallimard, 1946)

- La vie aventureuse de Monsieur de Saint-Amant (J. Ferenczi & fils, 1947)
- J'apprivoise par jeu (R. Cayla, 1947)
- Sortilèges vu de près
(Denoël, 1947)
- Les godillots sont lourds
(Gallimard, 1948)
- Poussière du silence
(Seghers, 1950)
- Dès potron-minet
(Seghers, 1952)
-
Le Vin de la Haumuche (Éditions Bellenand, 1952)
- Pendant que vous dormez
(Gallimard, 1953)
- Une forêt de charme
, Poèmes d'amour  (Gallimard, 1955)
- Sous les tambours du ciel (Gallimard, 1959)
- Paris m'a souri (Alpina, 1959)

- Quel est ce cœur ? (Gallimard, 1963)
- A chat petit
(Gallimard, 1967)
- Les étoiles brûlées - Une forêt de charme
(Gallimard, 1983)
- Les étoiles brûlées et Quel est ce cœur ?
(Gallimard, 1983)

 

Publication Éditions : Gallimard, Denoël, Debresse, Seghers, La Fenêtre Ouverte, Sagesse, R. Cayla, La Hune, Saint-Michel, Bellenand, Feuillet de l'Îlot, Les Amis de Rochefort, J. Ferenczi & fils, Carnets de l'Oiseau-Mouche

 

Quelques poèmes et chansons de l'enfant du pays :

 

Le Coquillage

 

Ronfle coquillage

 

Où l'on entend tout le bruit de la mer

Vague par vague,

Où l'on entend marcher les petits crabes

Où l'on entend mugir le vent amer.

 

Ronfle coquillage !

 

En toi je retrouve les beaux jours vivants

Où les mouettes claquaient au vent

Dans un grand ciel bleu gonflé de nuages,

De nuages blancs, signes du beau temps ! ...

 

Ronfle coquillage.

 

Maurice Fombeure

Images du Village

 

La fontaine près de l'église

Où les aveugles vont mendier

 

La cour où rament les oies grises

Et que fleurit un amandier

 

Le vieux four à pain où s'enlacent

Les ronces, où se tord un figuier

 

Les coqs le matin à la vitre

Secouent leur crête de rosée

 

Et la journée retentissante

S'envole à tête reposée

 

Maurice Fombeure

Au Vent des Locomotives

 

Emouvantes locomotives sous vos soupirs de diamant

Les courbes, les siphons et les plaques chantantes

Tablier trépidant des heures

Vous entrez à longs cris dans les villes béantes.

 

Ballerine de fonte ô danseuse bruyante

Locomotive au vent sous le premier tunnel

Attaqué, dépassé - le train sort comme un ver

Et la fumée s'éteint dans les soufflets du ciel

 

Vers Orléans, Paris, Angers, Nantes, la mer

Ou vers Bordeaux Saint-Jean sur le haut pont de fer

Au-dessus des bateaux paresseuse Garonne

Au-dessus de la terre dans une amitié forte.

 

Maurice Fombeure

Chanson de la pluie

A dos de mule
A dos d'oiseau
A dos de libellule hulot

A dos de rat-mulot
A pas de campanule
A bras de mélilot
S'en va la pluie à bulles
S'en va la pluie sur l'eau

Une pluie fil à fil
Qu'habille l'horizon
Et de fil en aiguille
Va jusqu'à la maison,
"Va jusqu'à la maison
Tu trouveras ma mère
Qu'est assise au tison
Qui recoud des linceuls
Ou qui tire au rouet
Toute sa vie amère,
Demande-lui z'à boire
Z'à boire et à manger......."
Mais la pluie perd la mémoire
A' force de voyager,

 

A force de voyager
Sur ses pattes de gouttes rondes
Faire le tour du monde.
A dos de mule
A dos d'oiseau
A dos de libellule hulot
A dos de rat-mulot
A pas de campanule
A bras de mélilot
S'en va la pluie à bulles
S'en va la pluie sur l'eau !

Maurice Fombeure

 

Air de Ronde

 

On dansa la ronde,

Mais le roi pleura.

Il pleurait sur une

Qui n’était pas là.

 

On chanta la messe,

Mais le roi pleura.

Il pleurait pour une

Qui n’était pas là

 

Au clair de la lune,

Le roi se tua,

Se tua pour une

Qui n’était pas là.

 

Oui, sous les fougères

J’ai vu tout cela,

Avec ma bergère

Qui n’était pas là.

 

Maurice Fombeure

 

NB : Des éditions rares peuvent se trouver, entre autre, sur les sites Galaxidion, Calliope, Abebooks